Morgan Perez, Metteur en scène du Misanthrope

 » Le Misanthrope, la comédie de la jeunesse « 

Note d’intention de Morgan Perez, Metteur en scène

Avec Le Misanthrope, Molière s’éloigne de la farce traditionnelle et de la comédie d’intrigue. Il signe là une comédie de mœurs pour s’intéresser aux comportements et fonctionnements de sa société. Et pour ce faire, il va chercher un éclairage sur les motivations et les traits moraux d’un de ses personnages. Dans la pièce, ce personnage est le Misanthrope, Alceste. En plus de sa misanthropie, Alceste est atrabilaire c’est-à-dire qu’il est dominé par des humeurs incontrôlables – tantôt rageur, tantôt triste ou mélancolique -.

Pour créer son nœud dramatique, pour mettre en lumière les tiraillements de sa société et de ses personnages, Molière a nourri chez Alceste un paradoxe structurel : il est amoureux d’une coquette. Il est donc, a priori, au cœur même de ce qu’il déteste… ce qui en dit long sur le caractère incontrôlable de l’amour dans l’écriture du dramaturge. Aussi, au fur et à mesure de la pièce, Alceste se condamne, mu en permanence par ce paradoxe absolu.

 

Molière inscrit sa pièce chez la haute noblesse. Tous les personnages appartiennent à la même condition sociale : la Cour est à la fois référence et menace. Alceste lui, porte en horreur tout le système de la Cour. Toutefois, tiraillé par ce dilemme structurel, il va fréquenter le salon de Célimène, qui est un miroir éclatant de la Cour où règne outrageusement hypocrisie, prétention et rivalités.

Alceste, en combat permanent contre les mœurs de son temps et contre les mouvements de son cœur, met ainsi en exergue les maux de sa société et de l’intimité.

Le Misanthrope, c'est quoi pour toi ?

2.3.2018